BOXE: Charles Colin,mort d’une légende nazairienne.

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Mort d’une légende la boxe nazairienne. (Photo Daniel Moisan)

Charles Colin est décédé ce dimanche soir à l’âge de 92 ans dans sa maison de retraite.

(Charles Colin avait 65 ans sur la photo et avait toujours le punch dans la salle de Guy Belliot. Nous étions en 1994.)

Un itinéraire de joies et de peines pour ce boxeur qui était handicapé du bras droit suite à un accident en étant gamin. Mais tous ses adversaires se sont souvenus de cette droite redoutable. Un palmarès déloquant avec 44 victoires sur 58 combats. 29 avant la limite, 6 nuls et 8 défaites pour celui qui était né à Saint-Joachim.

En 1953 il remporta son premier titre de champion de France des mi-lourds. Mais le 25 octobre 1959, après 11 ans de titres, un certain Roux allait mettre fin à la belle série de « Charlo ». Lors du match revanche dans les Hangars de la chambre de commerce sur le quai, Colin arracha le nul mais du mettre fin à sa carrière suite à un décollement de la rétine.

Mais avant cela, l’enfant du pays passa une partie de ses années glorieuses dans la capitale avec Gaston Charles comme entraineur. Beaucoup de Nazairien se souviennent du combat face à l’allemand Gerhard Hecht (Numéro 2 mondial) pour le titre européen. 8000 personnes étaient entassées dans le hangar du port pour suivre cet événement. Charles Colin était classé 7e mi-lourd.

« J’étais bien dans le combat devait-il déclarer. Jusqu’au moment ou l’arbitre arrêta le combat pour soigner mon adversaire. Le round fut interrompu pendant plus de 2 minutes et j’ai pris froid dans le coin opposé alors que Hecht avait son peignoir. » Le rythme perdu, le combat se terminait par un jet de l’éponge à la 13e reprise.

Parmi les bons souvenirs il y avait les semaines passées à Johannesburg ou encore Abidjan pour le titre de champion de France face Yao Kouamé battu par KO à la 11e reprise. Dans les mauvais, celui du championnat d’Europe bien sur mais aussi sa fin de carrière. « Quand la gloire vous quitte votre entourage en fait autant devait-il souligner. En 1959 je gagnais environ 10 000 francs et j’avais des amis au bar. Après mon arrêt j’étais tout seul devant mon verre ! » Pour le travail c’était également très dur alors qu’en pleine gloire c’était facile. « Je suis resté sur Paris à faire des petits boulots avant de revenir sur Saint-Nazaire »

Avant sa retraite Charles Colin a tenu un commerce sur Le Croisic avant de se retirer dans la maison de retraite ou il est décédé ce dimanche soir 12 décembre. Une légende s’en va, mais comme toutes les légendes il restera dans le souvenir des amateurs de boxe de la région nazairienne.

Daniel Moisan.